La semaine sainte

Antienne d’ouverture du mercredi de la Semaine sainte

Au nom de Jésus que tous les être vivant, dans les cieux, sur la terre et dans l’abime,
Tombe à genoux.
Pour s’être fait obéissant jusqu’à la croix,
Jésus Christ est Seigneur à la gloire de Dieu le Père.

La semaine sainte désigne la semaine qui va du dimanche des Rameaux à la veillée pascale de la nuit du samedi de Pâques où l’on fait mémoire de la résurrection de Jésus. La semaine sainte incluant le Triduum et la vigile pascale, constituent le cœur de l’année liturgique et l’expression déployée du mystère de la mort et la résurrection du Christ, victorieux de la mort !

Les célébrations qui jalonnent cette grande semaine réalise le don de la vie, que le Christ fait aux hommes, par-delà le temps et les lieux. Nous sommes invités à entrer dans cette action du Seigneur pour nous. Nous pourrons découvrir le propre mouvement de notre existence, il est désormais pascale, nous sommes invités à vivre chaque passage des ténèbres à la Lumière, en union au Christ.

 

À vivre

Les Rameaux

Avec la foule nous acclamons le christ, notre roi, humble et doux de cœur !
« Ils prirent des branches de palmiers et sortirent à sa rencontre »  Jn 12,13

Cette célébration fait mémoire de l’entrée triomphale de Jésus à Jérusalem où la foule l’acclame comme roi, un roi juché sur un ânon, un roi doux et humble de cœur. Le dimanche précédant Pâques, les fidèles se réunissent devant l’église, rameaux en mains, pour la bénédiction et après avoir écouté le récit évangélique, entrent en procession dans l’église pour la messe de la Passion. La tradition veut que l’on emporte ensuite les rameaux bénis pour en orner les croix et les icônes dans les maisons, geste de vénération et de confiance envers le Crucifié.

Triduum pascal

Le mot latin « triduum » signifie tout simplement « trois jours ». Trois jours durant lesquels nous célébrons les jours de la passion, de la mort, de l’ensevelissement et de la résurrection de Jésus. Il commence le jeudi saint au soir avec la messe de la Cène du Seigneur et se termine avec l’office de vêpres du soir de Pâques. Le Triduum pascal est le sommet de toute l’année liturgique puisqu’il fait mémoire (c’est-à-dire « rend actuel ») le mystère de notre salut : par sa mort et sa résurrection, le Seigneur Jésus a vaincu le péché, le mal et le pouvoir de la mort et nous a fait le don de la vie nouvelle des enfants de Dieu. Il nous fait passer avec Lui des ténèbres à la lumière, de la mort à la vie.

Le jeudi saint

Le lavement des pieds.
« Comme je vous ai lavé les pieds, faites le vous aussi » Jn 13,15

La liturgie du Jeudi Saint célèbre l’institution de l’Eucharistie. Mais elle vit et répète un autre geste de Jésus, celui du lavement des pieds, rapporté par Jean dans son Evangile (Jn 13, 3-17) pour signifier que la célébration de l’eucharistie ne peut être un rite détaché d’une pratique de service et de charité pour ses frères. Jésus offre sa vie, librement et par amour, il va vers sa mort en se faisant esclave de tous.

Le vendredi saint

La vénération de la croix.
« Nous proclamons un Christ crucifié » 1 Co 1, 23

Le vendredi saint, l’Eglise ne célèbre pas l’eucharistie. Après avoir écouté la Parole, la croix est présentée par 3 fois aux fidèles : « Voici le bois de la Croix qui a porté le salut du monde » et les fidèles répondent : « Venez, adorons ! ». Puis tous sont appelés à venir en procession faire un geste devant la croix : génuflexion, baiser… Par ce geste, nous nous unissons au mouvement d’abaissement et d’offrande du Christ.

Le samedi saint

Jour de silence, d’attente et de recueillement.
Le tabernacle est vide, l’autel est dépouillé.

Le samedi soir

La Vigile pascale dans la nuit du samedi saint au dimanche de Pâques, célèbre la résurrection du Christ, le passage des ténèbres à la lumière, la victoire du Christ sur la mort. C’est pourquoi, dans la nuit, le feu et le cierge pascal sont allumés, puis la flamme est transmise aux fidèles.

Les baptêmes d’adultes sont célébrés durant cette vigile pascale qui constitue un sommet pour leur initiation chrétienne. Les fidèles sont invités ainsi à renouveler les promesses de leur baptême.

Le dimanche de Pâques

« Il est l’agneau véritable qui a enlevé le péché du monde ; en mourant, il a détruit la mort ; en ressuscitant il a rendu la vie. » (Préface de Pâques)

Aujourd’hui le Christ a triomphé des portes de la mort, il nous ouvre celle de l’éternité et nous fêtons sa résurrection.

Le dimanche premier jour de la semaine

« Et de grand matin, le premier jour de la semaine, elles vont au tombeau comme le soleil se levait » Mc 16, 2

Nous parlons souvent du « week-end ». Or pour les chrétiens, le dimanche est le premier jour de la semaine et non le dernier ! Premier jour de la semaine car lendemain du 7° jour (le sabbat) où, selon le récit de la création (Gn 1), Dieu s’est reposé. Premier jour de la semaine car les quatre évangélistes mentionnent  que c’est « au matin du premier jour de la semaine » que le Seigneur Jésus est ressuscité et qu’il s’est manifesté aux siens. Le dimanche devient alors le jour du Seigneur, la célébration hebdomadaire de son mystère pascal.

À écouter

Alléluia !

« Après cela, j’entendis comme la voix forte d’une foule immense dans le ciel, qui proclamait : « Alléluia ! Le salut, la gloire, la puissance à notre Dieu ». (Apocalypse 19,1)

Acclamation hébraïque qui littéralement signifie « Louez Yahvé ! ». Cri de jubilation de l’Église, chant de victoire du Christ sur les puissances de la mort, l’Alléluia donne le ton de toute la liturgie. On ne le chante pas pendant le carême pour le faire résonner avant la proclamation de l’Évangile de la résurrection pendant la nuit pascale. L’Alléluia revient constamment pendant tout le temps pascal.

À voir

Le cierge pascal

« Joyeuse lumière, splendeur éternelle du Père, Saint et bienheureux, Jésus Christ »

Au début de la vigile pascale, après la bénédiction du feu nouveau, un grand cierge est béni et allumé à ce feu. Il signifie la présence vivante du Christ dans l’Église. Il porte l’alpha et l’omega (première et dernière lettre de l’alphabet grec) et les quatre chiffres de l’année. Il est porté en procession dans l’église obscure et présenté aux fidèles par 3 fois : « Lumière du Christ ! » et les fidèles répondent : « Nous rendons grâce à Dieu ». Le diacre entonne ensuite le chant de l’exultet, une hymne ancienne de joie pascale. Le cierge continuera de brûler pendant tout le temps pascal. Il servira ensuite pour les baptêmes et les funérailles

L'aspersion

« J’ai vu l’eau vive jaillissant du cœur du Christ » (Chant de l’aspersion inspiré par Jean 19, 34)

Dans la liturgie, l’aspersion consiste à projeter de l’eau sur les personnes ou sur des objets, en signe de purification. On la pratique à la veillée pascale après la rénovation des promesses du baptême, les dimanches au début de la messe pour la préparation pénitentielle, mais l’aspersion principale est celle du baptême lorsque l’on verse par trois fois de l’eau sur la tête de celui qu’on baptise, en signe de purification et de plongée dans la mort et la résurrection du Christ.

Le fleurissement liturgique

« Que ta création, tout entière, te serve ! Tu dis, et elle existe. Tu envoies ton souffle : elle est créée » (Judith 16,14)

Les fleurs viennent nous manifester que toute la création est associée à la louange que nous faisons monter vers Dieu dans la liturgie. Le Seigneur nous offre la création, et à notre tour, nous offrons en action de grâce la création au Seigneur et à l’assemblée en entrant dans le mouvement eucharistique. Les personnes en charge du fleurissement liturgique dans nos paroisses font des bouquets différents selon les lieux qu’elles fleurissent, selon le temps liturgique, selon les textes de la liturgie.

La couleur blanche

« Vous tous qui avez été baptisés dans le Christ, vous avez revêtu le Christ » (Galates 3, 27)

Dans la liturgie, la couleur des vêtements liturgiques (étole, chasuble) varie suivant les temps liturgiques, donnant à chaque fête sa couleur propre. Pendant le temps pascal, les vêtements sont blancs (ou dorés), le blanc exprimant l’éclat de la sainteté, c’est-à-dire la participation à la vie de Dieu, comme le Christ à la Transfiguration ou comme les élus dans le ciel selon l’Apocalypse.  Les prêtres et les diacres qui participent à la vie divine en célébrant les rites liturgiques portent l’aube (du latin albus, blanc), les nouveaux baptisés revêtent le vêtement blanc parce qu’ils sont une création nouvelle dans le Christ.